Publié le 11 décembre 2023 Mis à jour le 15 mars 2024

Le 23 janvier, l’Humathèque Condorcet présente l'ouvrage d'Hélène Cixous "Il faut bien aimer. Séminaire 2004-2007. Édition de Marta Segarra" (Gallimard, 2023).

Date(s)

le 23 janvier 2024

à 13 h
Lieu(x)
Type(s) d'évènements
PDO - Il faut bien aimer - 20240123
PDO - Il faut bien aimer - 20240123 - © Manuel Irniger H.Cixous et M.Segarra


Il faut bien aimer est le deuxième volume de l’édition du Séminaire d’Hélène Cixous, qui rassemble trois années, de novembre 2004 à juin 2007. Inauguré en 1974 à l’Université Paris 8 Vincennes, ce Séminaire trouve sa place parmi les grands témoignages de la pensée française des cinquante dernières années, représentée par Derrida, Foucault, Lacan, Barthes ou Deleuze. Le Séminaire s’emploie à faire une lecture extrêmement minutieuse d’une sélection de textes littéraires et philosophiques ; il s’agit, dit Cixous, d’ "être délicat, attentif, à se pencher sur une virgule, c’est-à-dire sur un soupir". Cette lecture au plus près de la lettre s’aventure dans des parages plus nettement philosophiques, ou s’en va dans les profondeurs insondables de notre inconscient. Ces lectures de grands textes littéraires ne sont pas désincarnées ; Hélène Cixous précise que ce travail est "fait dans un contexte, dans un espace résonnant, qui n’est pas une sorte de planète détachéeé". C’est pourquoi ces œuvres littéraires qui n’appartiennent généralement pas à l’extrême contemporanéité nous parlent de sujets brûlants, en 2004-2007 comme aujourd’hui.

Proust est un des personnages principaux de ce texte foisonnant et hybride, qui se lit souvent comme un récit raconté par Hélène Cixous. L’autre personnage remarquable – à côté de Balzac, Beckett, Benjamin, Flaubert, Freud, Goethe, Hofmannsthal, Hugo, Kafka, Lispector, Montaigne, Rimbaud... – est sans doute Jacques Derrida, lequel à un moment s’engage même dans une sorte de "duel" avec Proust à propos de la différence entre "théorie" et littérature.

Il faut bien aimer constitue un chant aux "puissances autres" de la littérature, selon l’expression d’Hélène Cixous. Loin d’être un luxe inutile, la lecture nous est indispensable, qui nous invite à écouter le texte respirer jusqu’aux virgules.

Intervenante / Intervenant

  • Piero Eyben (Université de Brasília) est chercheur post-doctoral au LEGS 
  • Marta Segarra est directrice de recherche au CNRS-LEGS.