Publié le 9 mars 2023 Mis à jour le 15 mars 2024

Cette présentation d’ouvrage est organisée par les équipes de l’action culturelle de l’Humathèque. Hélène Nicolas (Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis) présentera son ouvrage : "La fabrique des époux à Lifou en Kanaky (Nouvelle-Calédonie)" (Karthala, 2022), en présence de Stéphanie Guyon (Université de Picardie Jules Verne)

Date(s)

le 9 novembre 2023

à 13 h 00
Lieu(x)
Type(s) d'évènements

image de la présentation d'ouvrage dans l'Auditorium de l'Humathèque
image de la présentation d'ouvrage dans l'Auditorium de l'Humathèque - crédits : Hélène Robin

"La fabrique des époux" suit pas à pas les fastueux rituels de mariage de Lifou, île de la Kanaky-Nouvelle-Calédonie, lesquels mettent en scène l’ensemble de cette société kanake. Alors que le mariage est un objet on ne peut plus classique en anthropologie et qu’il suscite ici comme ailleurs de vifs débats de société, les sciences humaines ont dans leur ensemble fait l’impasse sur un questionnement pourtant central : qu’est-ce qui, du point de vue des rapports sociaux entre les sexes, est opéré par cette institution ?

C’est à cette interrogation que ce livre souhaite répondre. À partir d’une enquête ethnographique précise, il montre de quelle manière les abondants dons et contre-dons participent à reproduire le "système de genre lifou". La relation conjugale, particulièrement asymétrique, se trouve alors solidement nouée aux rapports d’âge et à ceux entre les clans.

Cet ouvrage retrace par ailleurs l’histoire coloniale du mariage : quasi inexistantes à l’arrivée des premiers colons, les cérémonies matrimoniales lifoues constituent une adaptation locale aux politiques de « civilisation » des Kanaks, portées par les missionnaires et le gouvernement colonial. Ainsi, le système de genre kanak apparaît comme le résultat d’une jonction patriarcale, fusionnant des éléments de la domination masculine française et de celle précoloniale lifoue.  

Hélène Nicolas est maîtresse de conférences en anthropologie et études de genre à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis. Membre du Laboratoire d’Études de Genre et de Sexualité (UMR 8238), elle s’intéresse à la parenté comme lieu central de production du genre et aux impacts coloniaux sur les systèmes de genre des populations colonisées.


Stéphanie Guyon est maîtresse de conférences en science politique à l’Université Picardie-Jules Verne et chercheuse au Centre Universitaire de Recherches sur l’Action Publique et le Politique - Épistémologie & Sciences Sociales (CURAPP ESS - UMR 7319). Ses recherches portent sur la question du legs colonial sur les Outre-mer français, en particulier en Guyane.