Les projections du cycle "Filmer l'intime" des Mardis cinéma sont organisées par les équipes de l’Humathèque. Cette séance sera suivie d’un échange avec les cinéastes Lola Iteanu et André Iteanu, et de l'anthropologue Bénédicte Brac de la Perrière,ainsi que d'un verre de l'amitié.
le 18 avril 2023
Humathèque Condorcet
Il y a 40 ans, à son arrivée chez les Orokaïva (en Papouasie Nouvelle-Guinée), le chercheur André Iteanu, anthropologue au CNRS, a été « adopté » par une famille de ce village, qui lui a appris sa langue et ses coutumes. Aujourd’hui, c’est au tour d’André de leur présenter sa propre fille Lola, et de fait, les membres de cette communauté vont aussi l’adopter le temps de son séjour sur place. Pour cette première rencontre, Lola (à la caméra), sera aussi le prétexte pour faire découvrir la vie et les idées de ces femmes Orokaïva.
Dans ce 3e film du chercheur, les femmes du village comparent leur vie dure, avec la vie, qu’elles imaginent plus facile, des Occidentales. Ce tandem de réalisateurs utilise la relation privilégiée de longue date d’André avec les habitants de ce village, pour laisser les femmes s’exprimer librement, sans les orienter sur des thèmes ou des sujets déterminés à l’avance. Le film aborde la dure vie quotidienne des femmes Papoues, le mariage avec le prix de la fiancée, mais aussi la polygamie et la parentalité. La violence n’est pas exclue de cette société et est relatée par des témoignages émouvants.
Réalisation : Lola Iteanu et André Iteanu
- Production : CASE et CNRS Images
- Année : 2022
- Durée : 56 minutes
Séance suivie d'un dialogue avec :
André Iteanu est Directeur d’Études émérite à l’École Pratique des Hautes Études où il occupe la chaire Religions de l’Océanie ; il est aussi Directeur de recherche émérite au Centre national de la recherche scientifique. Il a réalisé avec Eytan Kapon deux documentaires ethnographiques qui ont reçu de nombreux prix : Lettre aux morts (2002) puis Reviens demain (2009).
Lola Iteanu a une licence de Lettres modernes/ Cinéma et audiovisuel et un Master de recherche en anthropologie sociale de l’EHESS, portant sur les femmes renonçantes indiennes. Elle a eu de nombreuses expériences professionnelles dans la culture et le cinéma. Elle est actuellement psychologue clinicienne à Paris.
Bénédicte Brac de la Perrière est anthropologue, spécialiste de la Birmanie, chercheuse au CNRS – CASE (Centre Asie du Sud-Est). Elle a étudié les rituels et les pratiques religieuses, tout particulièrement le culte des Trente-Sept Seigneurs, mais aussi les cultes aux weikza et la manière dont le champ religieux s’articule en différents domaines de pratiques qui évoluent dans le temps.