Dans les archives de la Bibliothèque de recherches africaines

L’Humathèque présente des fonds d’archives de chercheurs collectés par la Bibliothèque de recherches africaines (BRA) créée au sein du nouveau Centre de recherches africaines de la Sorbonne (Paris 1) en 1962 sous l’impulsion de Raymond Mauny. Bien qu’une première direction d’études d’anthropologie de l’Afrique ait déjà été créée en 1954 à la VIe section de l’École pratique des hautes études par Georges Balandier, le centre de la Sorbonne se construit en 1962 autour des toutes premières chaires d’histoire de l’Afrique : une chaire d’histoire ancienne et médiévale (Raymond Mauny), une chaire d’histoire contemporaine de l’Afrique (Hubert Deschamps), et une chaire de sociologie (Georges Balandier).

Les collections documentaires de la BRA, désormais consultables à l’Humathèque, s’édifient ainsi sur une base pluridisciplinaire (Histoire, archéologie, anthropologie juridique) dont les composantes se sont principalement constituées et développées sous l’impulsion des indépendances africaines et enrichies en liaison avec les activités d’enseignements et de recherches menées depuis. Les fonds d’archives de la recherche déposés à la BRA ont été remis par des chercheurs du centre et d’autres institutions. Ils permettent de documenter ce moment important de reconnaissance institutionnelle de l’histoire "africaine" de l'Afrique, selon le mot de Georges Balandier, dans le contexte des indépendances africaines des années 1950-1960 qui vit s’ouvrir de nombreux autres centres de recherche africaines dans les universités occidentales, avec un intérêt accru pour la collecte et l’exploitation des sources orales.

Nous proposons ici un aperçu du travail de cette génération de chercheurs française en études africaines à travers leurs riches archives allant des cahiers de terrain de l’archéologue et préhistorien Raymond Mauny (1912-1994) réalisés durant ses missions pour l’Institut français d’Afrique noire (IFAN) dans les années 1940, aux travaux de l’anthropologue Claude Meillassoux (1925-2015) , en passant par les enquêtes orales d’Yves Person (1925-1982) puis de Claude-Hélène Perrot (1928-2019), tous deux pionniers dans l’exploitation des sources orales et s’étant succédés à la chaire d’histoire contemporaine du Centre de recherches africaines de la Sorbonne. En 2014, l’actuel Institut des mondes africains (IMAF) est créé, issu de la fusion de ce centre de la Sorbonne (devenu Centre d’études des mondes africains – CEMAF), du Centre d’études africaines (CEAf) de l’EHESS, et du Centre d’histoire sociale de l’islam méditerranéen (CHSIM) de l’EHESS.