Publié le 1 mars 2024 Mis à jour le 18 avril 2024

Le Ciné-séminaire Afrique se présente comme un espace hybride, de réflexion collective et de débat, entre séminaire de recherche et ciné-club. Le vendredi 8 mars, l'Humathèque accueille la projection de "Le Franc" (1994), un film de Djibril Diop Mambéty. La projection sera suivie d'un échange entre Wasis Diop, musicien-compositeur et Anna Bruzzone et Maya Ben Ayed, chercheures à l'Institut des mondes africains (IMAF).

Date(s)

le 8 mars 2024

à 17 h
Type(s) d'évènements
Ciné-séminaire Afrique_Le Franc
Ciné-séminaire Afrique_Le Franc - Le franc - un film de Djibril Diop Mambéty

 
Marigo, musicien rêveur et sans-le-sou, se voit confisquer son instrument, un congoma, par sa logeuse, car il n’a pas payé son loyer depuis six mois. S’appropriant un billet de la loterie nationale, il décide de le mettre en sécurité en attendant le tirage. Il le colle sur la porte de sa chambre, derrière le poster d’un héros de son enfance, Yaadikoone, le "Robin des bois sénégalais". Le soir du tirage, le billet de Marigo sort gagnant. Le musicien se voit déjà millionnaire, avec mille congomas, un orchestre, un avion particulier. Il arrache alors la porte de ses gonds et traverse la ville, la porte sur la tête, pour toucher ses gains au guichet de la loterie, mais… un dernier obstacle, et non des moindres, lui est révélé devant le guichet…

Le franc est l’avant-dernier film du réalisateur sénégalais Djibril Diop Mambéty, connu comme l’enfant terrible du cinéma africain, le créateur autodidacte et rebelle dans l’âme qui chevauchait le vent.
Le franc est le premier volet de la série de moyens-métrages Histoires de petites gens, qui avait été initialement conçue comme une trilogie mais fut interrompue par la mort du réalisateur après le tournage du deuxième volet, La petite vendeuse de soleil.
Voyage surréel d’un musicien privé de son instrument dans les quartiers pauvres de Dakar, Le franc prend son point de départ d’un fait réel qui frappe lourdement la vie des Sénégalais et d’autres habitants des pays d’Afrique de l’Ouest et centrale : la dévaluation du franc CFA de 50 pour cent en janvier 1994. Djibril Diop Mambéty s’intéresse au point de vue de ceux qui en souffrent le plus, des plus démunis, de ces marginaux insoumis et résistants qui lui tiennent à cœur depuis ses premiers films. Et il le fait à sa manière, sans mélodrame ni didactisme, en usant de sa magie pour transformer la réalité des déshérités de la ville et donner corps à leurs rêves. Avec ses visions libres et l’énergie onirique et musicale de son récit, Le franc incarne parfaitement la manière de Mambéty de faire de la politique, avec des intuitions lumineuses et des coups de pinceaux pleins de poésie.

Présenté au Festival de Locarno en 1994, Le franc reçut le Tanit d’Or pour le meilleur court-métrage aux Journées cinématographiques de Carthage en 1994 et le Prix du meilleur court métrage au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) en 1995.

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